DÉFI 1

Visionne la vidéo ci-dessous en prêtant attention à la métaphore des boules.

Questions de réflexion

  • À quoi associerais-tu les boules noires et jaunes ?

  • Quel message voulait faire passer le réalisateur de cette vidéo selon toi ?

LA HAINE, ÇA VIENT D'OÙ ?

Sur le plan de l’évolution, la haine est un mécanisme essentiel à la survie individuelle et collective. Une circuiterie bien particulière s’active dans le cerveau lorsque nous percevons un objet, un animal ou une autre personne comme une menace à notre survie. Ce mécanisme consiste à développer un mépris et un dégoût tels que notre cerveau nous pousse à attaquer physiquement cet objet ou l’être détesté, parfois jusqu’à vouloir l’anéantir, le tuer.

Ce vieux comportement adaptatif issu de notre interaction avec le monde réel se voit mis à l’épreuve depuis quelques années avec l’arrivée de stimulus virtuels provoquant de la haine, présents uniquement sur un écran plat, bien loin des griffes du lion ou de l’agression des ennemis. Pourtant, la haine s’active dans nos cerveaux, même dans le monde virtuel des médias sociaux.

UN PHÉNOMÈNE EN AUGMENTATION ?

« Imbéciles », « escrocs », « va chier ». Si vous avez l’impression que l’agressivité a monté d’un cran sur les réseaux sociaux dans les derniers mois, vous avez raison.

Sur les pages des médias de Québecor seulement, on parle d’un doublement du nombre de commentaires par rapport à avant la pandémie note, Jérémie Mani, directeur général de Netino, qui surveille les réseaux sociaux de plusieurs médias québécois. L’entreprise a dû grossir ses équipes de modérateurs et recourir à davantage de modération automatisée.

En plus de la fréquentation, c’est aussi l’agressivité qui a augmenté. Il y a un an, 15 % des commentaires devaient être supprimés. En août, 24 %. Et depuis, le taux de rejet de commentaires frôle les 30 %, selon lui.

DÉSAGRÉABLE HORS LIGNE, DÉSAGRÉABLE EN LIGNE

Ce phénomène peut donner la perception qu'Internet transforme les gens normaux en trolls haineux. Néanmoins, la recherche n'appuie pas cette intuition. En fait, selon des recherches de l'Université Aarhus au Danemark publiées dans le American Political Science Review, ce sont plutôt les personnes qui sont désagréables dans la vraie vie qui le sont aussi en ligne seulement Internet leur permet d'avoir un plus large auditoire et à leur propos haineux de circuler davantage en étant lus et repartagés.